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UN TOURNOI LEGENDAIRE

 

 

En 1443, Marsannay fut le théâtre du célèbre pas d'armes, dit de l'Arbre de Charlemagne. Dès le XIe siècle, les nobles se divertissaient dans les tournois, fêtes guerrières où leur ardeur était mise en scène par des combats sanglants. Peu à peu, les armes se firent plus courtoises avec un cérémonial plus raffiné et la joute à l'ancienne céda la place au pas d'armes.

 

Le plus fastueux d'entre tous fut celui de Marsannay, soutenu par Pierre de Bauffremont, seigneur de Charny, "chef et fournisseur de la défense du pas". Il fut annoncé en France et dans tous les royaumes chrétiens, "pour le maintien et l'honneur des armes". Le jeu consistait à défendre un petit territoire ou "passage fictif" sur lequel un chevalier "tenant" avait souveraineté. Ledit seigneur de Charny tiendrait le pas avec douze chevaliers de haut rang et combattrait à pied ou à cheval, au gré des gentilshommes "venant".

 

 

Blason de Pierre de Bauffremont

 

Le lieu choisi fut la "charme" de Marsannay où s'élevait l'Arbre de Charlemagne, orme séculaire sous lequel les "missi dominici" de l'empereur rendaient autrefois la justice en son nom. Un enclos fut formé autour de l'arbre auquel le seigneur de Charny fit attacher deux écus à ses armes pour relever les défis, l'un violet semé de larmes noires que les chevaliers "venant" touchaient de la pointe de la lance s'ils désiraient combattre à pied, et l'autre noir semé de larmes d'or, s'ils désiraient combattre à cheval.

Joute

Deux lices furent construites, l'une pour les armes de pied et l'autre pour les armes de cheval. Les châteaux de Perrigny, de Marsannay et de Couchey, aménagés avec éclats, étaient chargés de recevoir et de sustenter les participants et leurs invités.

 

Philippe le Bon
En présence de Philippe le Bon, le 11 juillet 1443, le premier combat opposa le chevalier castillan Pierre Vasco de Saavedra et le seigneur de Charny. Les chevaliers entrèrent en lice et s'affrontèrent avec force et bravoure, mais les quinze coups de rigueur furent échangés sans résultat. Philippe le Bon jeta son bâton à terre pour signifier la fin du combat et les champions se retirèrent comblés d'honneurs, ayant fait fidèle devoir. Le duc de Bourgogne convia ensuite ses hôtes à un banquet en son palais de Dijon.

 

Les joutes se poursuivirent six semaines durant, entre les douze chevaliers du sire de Charny et des chevaliers venus de toutes contrées. A l'issue des épreuves, les rois et hérauts d'armes apportèrent les deux écus de l'Arbre de Charlemagne à l'église Notre-Dame de Dijon et à genoux les offrirent à la Vierge.

Le Pas d'Armes